Grand Palais, Musée d’Orsay, Musée du Palais de la Cité interdite… autant de lieux prestigieux dévoués à l’art et à la culture qui ont récemment accueilli en leur sein des expositions de grands joailliers, venus dévoiler leur savoir-faire et l’expression de leur talent. De Cartier à Van Cleef & Arpels en passant par Chaumet, zoom et analyse de ces événements, véritables rétrospectives immersives entre expérience et éducation.

 

Le bijou au premier rang des musées

Avec plus de 100 000 visiteurs, la magistrale exposition « Cartier et les arts de l'Islam » au Musée des Art décoratifs de Paris a réussi à retranscrire avec brio la genèse et l’ADN de la maison Cartier. Un exercice parfaitement interprété où l’on y découvre notamment la fascination de Louis et Jacques Cartier pour le mouvement artistique orientaliste et toute son esthétique empreinte de modernité. Livres, dessins, parures iconiques, documents d’archive, cette rétrospective est une immersion dans le passé et dans l’histoire de la maison française à travers un parcours didactique passionnant. Cartier, mais aussi Bulgari en 2010, ou encore Van Cleef & Arpels en 2012 avec l’exposition « Timeless Beauty » à Shangaï, qui retrace plus de 100 ans d’histoire et met en lumière près de 370 pièces, bijoux, montres, accessoires de mode et objets d’art issus de diverses collections privées. Un programme précis avec 4 thématiques phares : exotisme, nature, élégance et féminité pour une plongée au cœur d’un savoir-faire signature.

Ces présentations itinérantes qui fascinent et rassemblent sont donc devenues en quelques années de véritables évènements pour le luxe. Si le public est de plus en plus à la recherche de culture et d’information, elles permettent aux marques de diffuser leur riche passé et d’inviter à une exploration inédite. D’autre part, il s’agit aussi d’une certaine démocratisation de la culture et une façon pour les marques d’enrichir leur narration et séduire le plus grand nombre. En effet, jadis réservé à une certaine élite, la joaillerie est aujourd’hui en recherche de connexion directe avec ses clients et souhaitent plus que jamais faire rayonner son art et son storytelling notamment à travers des rétrospectives internationales toujours plus impactantes en termes de marketing et de communication. Une vitrine idéale…

 

L’art, un lien précieux et un vecteur de diffusion efficace

Il est important de noter que, plus qu’un ornement, le bijou est aujourd’hui considéré comme un art décoratif à part entière dévoilant tout un univers de métiers d’art : lapidaires, sertisseurs, polisseurs, émailleurs… Un lien étroit avec le monde de l’art qui apporte aussi une certaine légitimité quant au bienfondé de ces expositions culturelles. Chez Chaumet on célèbre le cinéma, chez Cartier, la peinture et du côté de Van Cleef & Arpels, la danse. Comme le souligne Thibaut de La Rivière, fondateur et directeur de Sup de Luxe « L’art est une passerelle précieuse pour la haute joaillerie. À travers cette thématique inspirante, essence même de certaines maisons, c’est tout un vecteur de messages et de valeurs patrimoniales qui en découle. ».  En effet, dans un secteur toujours plus concurrentiel, il est indispensable pour le luxe de faire perdurer l’enchantement via des histoires authentiques et de bâtir son identité sur un univers qui lui est propre. Autre point important : de telles expositions assurent de grandes retombées médiatiques et permettent également la création de contenus diffusables sur les diverses plateformes et réseaux des marques. Idéal pour faire perdurer la légende…

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