Portrait d'Axel Grivory, fondateur de SPRINGER & FERSEN
Axel Grivory, alumnus de la promotion 2001 du MBA Luxury Brand Marketing and International Management, avait à l’époque fait son mémoire sur le secteur de l’horlogerie. Aujourd’hui fondateur de sa propre marque horlogère, il nous parle de son expérience à Sup de Luxe et de sa vie d’entrepreneur.
Racontez-nous votre expérience chez Sup de Luxe. Pourquoi avez-vous choisi notre école ?
Sup de Luxe reste aujourd’hui, un très bon souvenir. En 2000, je sortais d’une école de commerce franco-américaine et je cherchais un 3ème cycle pour valoriser mon parcours. Le secteur du luxe pour moi était une évidence.
En effet, mon père ayant fondé une société de parfums et ma mère ayant été directrice d’une maison de couture, j’ai développé un goût prononcé pour le luxe, non seulement ses produits mais également ses enjeux en tant que secteur économique et ses particularismes en termes de marketing, de propriété intellectuelle et industrielle ainsi une certaine fascination pour la notion de luxe dans ce qu’elle a de transversal et de philosophique.
Déjà à l’époque Sup de Luxe avait su s’imposer comme la formation de référence du secteur, grâce au soutien d’Alain-Dominique Perrin qui avait su lui donner à l’institut une crédibilité que n’avaient pas forcément ses concurrents. Il est certain que bénéficier des installations de Cartier et recevoir les témoignages de décideurs éminents du secteur a été certainement très profitable.
Quel est votre plus beau souvenir de votre expérience Sup de Luxe ?
Toute l’année passée à Sup de luxe a été formidable mais quelques étapes clefs reste des souvenirs particulièrement agréables.
Je pense notamment au WE d’intégration à Deauville où nous avions séjourné au Normandy. Avec trois amis de la promo, nous avions même prolongé le week-end à Honfleur.
Un autre moment m’a marqué. Toute la promo est partie en Suisse visité le SIHH, Salon professionnel ultra fermé réservé aux professions de la haute horlogerie. A l’époque déjà mon ambition était déjà de travailler dans ce secteur, alors avoir la possibilité d’entrer dans ce que je considérais comme le saint des saints, c’était extraordinaire.
Et puis bien sûr, la remise des diplômes au Cercle de l’Union Interalliée où j’avais pu discuter avec Carlos Rosillo, co-fondateur de Bell & Ross.
Racontez-nous votre carrière et son évolution de la sortie d’école à aujourd’hui ?
En sortant de Sup de Luxe, j’ai eu l’opportunité de rentrer dans la société familiale (COFINLUXE, Les Parfums Salvador Dali). Internet commençait à prendre de l’ampleur au point d’ailleurs qu’un des thèmes récurrents de l’année à Sup de Luxe avait été « luxe et internet ». Il se trouve qu’à l’époque COFINLUXE n’avait pas de site internet et j’ai été chargé de mener le projet.
Par la suite, COFINLUXE a signé la licence parfum MORGAN. Le site était prêt et j’étais disponible pour une nouvelle mission. Or, c’était la première licence issue de la mode de COFINLUXE. Il y avait l’opportunité de développer des synergie marketing et commerciale avec les distributeurs Morgan Mode et c’est ce dont je me suis chargé jusqu’à ce que, à la faveur d’un départ, je prenne les fonctions de Chef de zone, d’abord sur l’Asie Pacifique, puis pendant 5 ans, l’Europe de l’est et la Russie, qui était notre plus gros marché à l’époque et enfin les Amériques (Nord, Sud et Caraïbes) pendant 8 ans.
En 2016, j’ai souhaité reprendre mes études et j’ai fait un cycle Executive MBA pendant lequel j’ai quitté COFINLUXE. Une fois diplômé, après une période de réflexion, j’ai décidé de fonder mon entreprise.
En quoi vos compétences acquises vous ont été utiles pour votre parcours professionnel ?
Je crois que l’essentiel de ce qu’il faut retenir de l’enseignement de Sup de Luxe c’est la différence fondamentale qu’il y a entre le marketing dans son acception générale et le marketing appliqué au luxe. Le premier identifie un besoin préexistant, le second crée le besoin.
D’autre part, Sup de Luxe, permet de passer plus facilement de l’autre côté du miroir, pour paraphraser Lewis Carol.
En effet, je croise beaucoup de gens qui veulent travailler dans le luxe parce qu’ils sont clients des marques de luxe ou voudraient le devenir.
Pour avoir ce petit supplément d’âme que nous aimons tous, les entreprises du secteur du luxe ont les même contraintes de fabrication, de réglementation, de rentabilité, d’organisation, de structure et de concurrence que toutes les entreprises du monde avec en plus l’exigence de créativité et d’excellence.
Sup de luxe m’a permis de mieux appréhender toutes ces notions et de les appliquer au luxe.
Expliquez-nous votre vision du luxe dans une seule phrase.
Le luxe c’est cette part de superflu qui nous est indispensable.
Pourquoi avoir choisi de lancer votre marque ?
C’était presque une évidence. Je suis né dans une famille d’entrepreneurs et de créatifs et j’ai développé depuis tout jeune une sensibilité produit. Avoir sa propre marque, c’est s’offrir la possibilité d’exprimer sa propre vision.
Déjà à Sup de Luxe, mon mémoire de fin d’année présentait un Business Plan pour la fondation d’une marque horlogère. Presque vingt ans après, je réalise mon rêve.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre carrière ?
Que le lancement de SPRINGER & FERSEN soit un succès et que ma montre Rangiroa World Diver dans laquelle j’ai mis beaucoup de moi, plaise à beaucoup de gens, qu’ils soient amateurs d’horlogerie ou fan de design. En tout cas, j’aimerais imprimer à ma marque sa propre identité et qu’elle ne soit pas juste « une marque de plus ».
Quel est le concept et les ambitions de votre marque ?
SPRINGER & FERSEN est conçue comme un carnet de voyage dont chaque étape se matérialise en une pièce horlogère qui se distingue par son design, les complications qu’elle propose ou encore les matières dont elle est constituée. Ainsi, le design de du boitier de Rangiroa World Diver (RWD), inspiré par l’atoll de Rangiroa dans l’archipel des Tuamotu, est le corps stylisé d’une raie manta. Pour symboliser les fonds marins, j’ai voulu qu’elle soit une montre de plongée étanche à 300m et parce que la Polynésie est aux confins de notre globe, j’ai doté RWD d’un mouvement Swisstech S24 045 avec fonction GMT dual Time.
L’ambition de Springer et Fersen est d’être une marque respectée pour sa créativité et la qualité de ses produits. A plus long terme, j’aimerais être distribué dans le monde entier et faire de S&F une marque globale.
Quels sont les actualités de votre entreprise ?
SPRINGER & FERSEN devait exposer pour la première fois à Bâle cette année, malheureusement Baselworld a été annulé à cause de la crise du COVID-19. Du coup, je travaille avec un professionnel du développement commercial, pour me développer à l’international.
Par ailleurs, j’ai développé avec COFINLUXE, une licence parfums et une première ligne de 5 fragrances sera lancée prochainement sur le marché des parfums de niche et de haute parfumerie.
D’autre part, je travaille avec un attaché de presse pour avoir dès la rentrée des articles dans la presse spécialisée.
Enfin, notre première création, Rangiroa World Diver, est disponible en précommande sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo et bientôt sur notre site www.springeretfersen.fr.